Opinion■ Ministre Antoine Augustin, le sophiste !

Le ministre Antoine Augustin semble davantage préoccupé par ses discours que par des actions concrètes.

Aux yeux de tous, la situation multiforme du pays continue de sombrer dans le chaos. Tous les secteurs sont touchés par cette situation lamentable, et celui de l’éducation n’échappe pas à la règle. Faute de continuité de l’Etat et absence d’une politique publique éducative, depuis des années, ce secteur passe de ministre en ministre, s’enfonçant davantage dans le désarroi.

Nous sommes actuellement sous le leadership d’Augustin ANTOINE. Depuis son arrivée à la tête du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, il ne fait qu’improviser. Des improvisations qui cherchent à persuader, à susciter des émotions, et à faire croire qu’il est l’homme qui va réformer le système éducatif. Il est cependant évident qu’aucune des démarches qu’il entreprend n’aboutit jamais. L’image du système éducatif haïtien se détériore davantage dans l’opinion publique. Plusieurs faits confirment cela, comme :
La formation des professeurs pour les quatre nouvelles matières.

La non-tenue des promesses d’assistance faites aux parents d’élèves ;
Le mépris systématique du Ministre Augustin à l’égard des institutions formant des professionnels pour les quatre nouvelles matières, plus précisément le CFEF.

Malgré ces défis pressants, peu d’actions concrètes ont été entreprises par le ministre pour améliorer la situation. Le numéro 1 du MENFP continue de tourner en rond en annonçant des mesures pour la réouverture des classes dans moins d’une semaine.

La formation des professeurs pour les quatre nouvelles matières.

L’annulation des quatre nouvelles matières aux examens officiels constitue l’unique et plus grand accomplissement du ministre Augustin. Estimant que les élèves n’avaient pas suivi de cours en présentiel pour ces matières, le ministre propose une formation pour les enseignants formés en ces quatre disciplines, une idée intéressante, certes ! Mais bien qu’elle soit bien exprimée, les démarches demeurent purement médiocres. En effet, plusieurs institutions comme :
Le CFEF qui forme des enseignants en ETAP, EPS et EC ;
L’ENARTS et le Campus Henri Christophe de Limonade forment des professionnels en Arts plastiques (EEA) ;
L’IERAH forme des professionnels en Histoires de l’art et Histoire (EEA & EC) ;
Ainsi le MENFP aurait dû faire un inventaire auprès de ces institutions afin de recruter des enseignants et professionnels qualifiés pour l’enseignement de ces matières. Néanmoins, si le MENFP juge que l’effectif est insuffisant, il peut dans ce cas faire appel à d’autres professionnels venant d’institutions diverses.
Eu égard à cela, le Ministre Antoine Augustin n’a pas une vision globale et cohérente pour réformer en profondeur le système éducatif. Les initiatives qu’il présente semblent souvent improvisées et mal planifiées, ce qui donne l’impression d’une gestion au jour le jour, sans stratégie à long terme.

Subvention pour les parents pour l’année académique 2024-2025.

Il y a un proverbe haïtien qui dit : « Chodye a monte sou non timoun, li desann sou non granmoun » (le chaudron est monté au nom des enfants, mais il est descendu au nom des adultes). Lors d’une conférence de presse tenue le 06 août 2024, le Ministre Antoine Augustin a annoncé avec assurance que les parents bénéficieraient d’une subvention d’environ 15 000 à 20 000 gourdes. Il a utilisé ce discours pour donner l’impression qu’il pensait à eux et souhaitait alléger leurs dépenses pour cette année. Cependant, les parents, en grande difficulté, attendent encore cette subvention illusoire, à moins d’une semaine de la rentrée des classes.
Ses discours visent davantage à rassurer qu’à proposer des solutions réalistes. Cette approche, perçue comme du sophisme, est largement critiquée par ceux qui attendent des résultats tangibles.

Mépris systématique du ministre Augustin à l’égard du CFEF.

Sous les yeux du Ministre Antoine Augustin, le seul centre de formation supérieure pour l’enseignement fondamental (CFEF), situé au Lycée Toussaint Louverture, est dysfonctionnel depuis plus de trois mois à cause de la violence des groupes armés. L’administration du CFEF n’est même pas en mesure d’émettre une simple attestation aux étudiants, sans parler des cours qu’ils devraient suivre.
Pourtant, le Ministre Augustin prône une éducation de qualité, tout en négligeant la source d’approvisionnement immédiat du MENFP au niveau du fondamental. De plus, ce centre possède déjà des ressources disponibles pour plus de deux de ces quatre nouvelles matières, mais le ministre préfère des discours politiques dans les médias, au lieu d’utiliser ces ressources. Il prétend œuvrer pour la modernisation du système éducatif haïtien. Cependant, s’il voulait vraiment agir sérieusement, le CFEF devrait être sa priorité dans ce contexte.
En plus d’être un orateur prolifique, il est hostile et très sceptique à l’égard des jeunes enseignants du CFEF. Plus de quatre promotions de jeunes enseignants qualifiés et compétents du Centre de Formation pour l’École Fondamentale (CFEF) ne cessent de réclamer leurs frais de probation et leur intégration dans le système éducatif haïtien. Par l’intermédiaire de son cabinet ministériel, le Ministre Augustin fait croire qu’il prend ce dossier très au sérieux. Il est important de noter que ces jeunes enseignants professionnels ont difficilement effectué leurs stages dans les écoles publiques, notamment dans les EFACAP des 10 départements du pays. Finalement, il semble que c’est une manœuvre manipulatrice visant à calmer la colère de ces enseignants.
En somme, il est clair que nous faisons face à un ministre « de Paroles », en déphasage avec la réalité et en contradiction avec l’approche pédagogique (pédagogie active/approche par compétences) que le MENFP prône. Avec ces flots de promesses non tenues, nous ne pouvons espérer aucune amélioration du système éducatif haïtien sous le leadership du Ministre Antoine Augustin. Nous pouvons conclure qu’il est un leader plus soucieux de maintenir une façade de changement que d’opérer de véritables réformes en profondeur.

Collectif des CFEFiens (Co-CFEF)
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