Course à la survie sous les balles à Port-au-Prince

Course à la survie sous les balles à Port-au-Prince

Âgée de 44 ans, Judith (prénom d’emprunt), mère d’une fille et d’un garçon vivait avec son mari, Hans, à Pernier dans la commune de Pétion-Ville.

Certes, le maigre salaire de 45 000 gourdes de son mari technicien, ne permet pas à la petite famille de vivre sans les tracasseries du quotidien, mais Judith pouvait se consoler sur sa petite maison de 3 pièces, quoique inachevée.

Devant l’avancée du gang « Kraze Baryè » qui opère dans la zone et des confidences lui révélant que son mari fait l’objet d’un complot d’assassinat ourdit par des membres du gang qui n’aiment pas voir sa tête dans la zone, Judith a été contrainte de quitter la zone en toute hâte, au petit jour du mardi 28 février 2023.

Destination Avenue Poupelard à Port-au-Prince, là où elle est accueillie avec ses 2 enfants chez une sœur.
Course à la survie sous les balles à Port-au-Prince

Certes, la promiscuité y règne puisque sa hôte, a elle aussi 2 enfants sous son toit, mais Judithe s’est résignée à y vivre loin de son mari qui, lui est contraint a se loger dans l’espace de son travail à Pétion-ville.

Cependant, 48 heures après son arrivée à l’Avenue Poupelard, Judith, sa fille de 10 ans et son garçon de 14 ans se voient encore dans l’obligation de repartir.

Pour cause, des hommes armés du centre-ville de Port-au-Prince, de Bel-Air et de Delmas 2 entre autres, s’entretuent dans une guerre sans merci pour une affaire de contrôle de territoires dont l’Avenue Poupelard où Judith a été accueillie.

Craignant pour sa peau et celles de ses 2 enfants, en voyant le nombre de résidents qui abandonnent le quartier limitrophes de Solino où s’affrontent déjà les belligérants, Judith est contrainte une nouvelle fois de repartir.
Course à la survie sous les balles à Port-au-Prince

Nouvelle destination, Delmas 33 qu’elle espère rallier dans la journée du vendredi 3 mars 2023. Là, un ami d’un frère l’attend avec ses 2 enfants qui errent désormais dans leur propre pays sous les regards complaisants des autorités s’attachant de plus en plus aux privilèges de leurs postes.

Quant à l’école, les 2 enfants de Judith qui étaient respectivement en classe de 5e année fondamentale et NS2 dans un établissement à la route de Frères, sont obligés de faire un adieu prématuré.

Pire, dans cette course à la survie que cette famille s’adonne à Port-au-Prince, rien ne garantit qu’elle pourra trouver un endroit assez tranquille pouvant favoriser la reprise des activités scolaires, dans un autre établissement avant la fin de l’année académique.