Montana, PEN et 11 septembre: Le grand dialogue de sourds

Montana, PEN et 11 septembre: Le grand dialogue de sourds

“ Les pourparlers ne sont pas faciles parce que les gens qui discutent autour de la table ne sont pas de bonne volonté”, lance l’ancien député de Cerca-Cavajal à la 50e législature, Antoine Rodon Bien-Aimé lors d’une conférence de presse donnée, le mardi 19 juillet 2022, par les membres du Protocole d’Entente Nationale (PEN).

Cette conférence est donnée 24 heures après la journée de discution du lundi 18 juillet entre les protagonistes ( Montana, PEN et 11 septembre) qui se battent pour le partage du pouvoir post-Jovenel Moïse.

Ce groupe qui estime que la solution aux problèmes du pays doit passer par un exécutif bicéphale contrairement à l’exécutif monocéphale dirigé par Ariel Henry aujourd’hui, continue à prôner le bicéphalisme et ose déjà crier victoire pour avoir contraint les membres de l’accord du 11 septembre, soutenant Ariel Henry au pouvoir à prendre en compte leur point de vue.

Comme une journée de bilan où chaque acteur tente d’attirer l’attention des citoyens à sa cause, le président de l’accord de Montana, Fritz Alphonse Jean, a fait publier un message dans l’après-midi du même mardi, dans lequel il a dressé un tableau sombre de la situation du pays, dirigé par Ariel Henry qui “seul, n’a pas la capacité de faire face à ces multiples défis”.

Ainsi, avec des expresions comme “ rebat kat la”, changement de système”, “ tranzisyon koupe fache” qui émaillent les 9 minutes du discours de Fritz Alphonse Jean, la position du groupe de Montana qui propose une transition de rupture faite avec des acteurs choisis sur aucune base constitutionnelle, n’a pas bougé d’un poil après des journées de négociation.

Selon Antoine Rodon Bien-Aimé, aucun sacrifice n’est trop grand dans le contexte actuel marqué par la misère et une insécurité galopante mais continue à prôner le bicéphalisme tant detesté par les alliés du Premier ministre Ariel Henry qui n’entendent pas s’écarter du monocéphalisme concentrant l’exécutif entre les mains d’un seul homme.

Dans cette bataille pour le contrôle du pouvoir, rien n’empêche au groupe de l’accord du 11 septembre, déjà bénéficiaire des largesses du Trésor public, de jouer sur le temps et d’égrainer encore quelques mois au pouvoir malgré la situation délétère du pays.

Ainsi, rapporte Antoine Rodon Bien-Aimé, dans la peau d’un dupe, les représentants de ce groupe qui coulent de beaux jours au pouvoir au frais de la République, ont eu l’ingénieuse idée d’envoyer tout le monde se balader en demandant encore “ un peu de temps pour réfléchir”.

Samuel Celiné