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Il faut payer les gangs pour quitter Cité Soleil

La guerre entre les coalitions de gangs du G9 et du GPEP fait rage à Cité Soleil.

Selon un rapport du Centre d’analyses et de Recherches en Droits Humains (CARDH), sur les 150 morts recensés par cette organisation, seulement 70 sont membres des gangs armés. C’est-à-dire, les 80 autres victimes sont de simples citoyens qui se sont retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment.

Pour éviter d’être victime de cette guerre, certains habitants menacés par la famine, n’ont qu’une alternative : Fuir Cité Soleil après environ 2 semaines enfermés dans des rares maisons en blocs, devenant à la fois « bunker » et prisons dans ce bidonville où les bruits des balles rythment le quotidien.

Ricardine (prénom d’emprunt), habitante du quartier de Brooklyn dévoile à Radio graphie, avoir bien voulu quitter cette ambiance de terreur et de manquement.

La jeune femme qui vit avec 5 membres de sa famille, rencontre, cependant, des difficultés à effectuer ce déplacement puisque son quartier, déjà enclavé, est encerclé par les hommes armés du G9 qui n’hésitent pas à prendre pour cible, tous les citoyens venus de Brooklyn qu’ils considèrent comme des partisans ou des éclaireurs « toutè » de leur rival du GPEP, Ti Gabriel quii contrôle ce quartier au bord de mer.

« Autrefois, on bifurquait par une zone dénommée « Dèyè Mi » pour pouvoir quitter Brooklyn. Aujourd’hui, les hommes du G9 contrôlent ce passage et nous privent de tout contact avec l’extérieur », se plaint la jeune femme.

La dernière alternative d’une évasion de ce quartier transformé en prison à ciel ouvert, reste la mer.

Pour utiliser cette voie, Ricardine explique qu’il faut débourser 1 000 gourdes pour chaque personne que des pêcheurs de la zone se chargeront de débarquer à Cabaret, Archaïe ou à Carrefour.

Le hic est que ce trafic finit par attirer l’attention des hommes du GPEP qui ne s’imaginent pas vainqueurs de cette guerre si la population civile abandonne la zone.

Ainsi, ce gang finit par imposer un contrôle strict sur le déplacement des citoyens, indique Ricardine. « On nous interdit de sortir qu’avec les habits que nous portons. Pas question de laisser la zone avec enfants ou en groupe », souligne la jeune femme, avant de faire remarquer que ces hommes, au moindre soupçon, tirent des coups de feu en l’air pour dissuader toute idée d’évasion.

Dans les zones contrôlées par le G9, la situation n’est pas différente. À Bélékou par exemple, les citoyens sont autorisés à quitter le quartier, moyennant le versement d’une somme d’argent.

Cependant, faute de pouvoir trouver cette somme souvent faramineuse pour payer leur liberté, ces citoyens se trouvent eux-aussi emprisonnés sous leurs propres toits, tout comme leurs frères ou leurs ennemis forgés de Brooklyn.

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