Guerre des gangs à la plaine du cul-de-sac: Ariel Henry joue l'ignorant

Guerre des gangs à la plaine du cul-de-sac: Ariel Henry joue l’ignorant

Environ 4 minutes d’intervention sans un “ je suis profondément attristé”.

En marge d’un entretien avec le vice-président de la Banque Mondiale pour la région Amérique latine et Caraïbes, Carlos Felipe Jaramillo, le Premier ministre haïtien Ariel Henry a rencontré la presse le mardi 3 mai 2022 pour vanter une contribution de 194 millions de dollars américains que la Banque Mondiale s’était engagée à octroyer à Haïti depuis février 2022 comme financement de la reconstruction de la presqu’île du sud.

Selon le chef du gouvernement, ils ont aussi discuté aussi du décaissement des fonds de la Banque Mondiale envers Haïti et de l’exécution des projets, lors de cette rencontre tenue à sa résidence officielle.

Il a fallu environ 4 minutes au chef du gouvernement pour louer les bienfaits de ces millions encore au stade de promesse.

Quant à la réalité du pays marquée par la guerre des gangs qui terassent les citoyens, le médecins préfère jouer à l’autruche.

Déjà, 10 jours après les premiers heurts entre les gangs  400 mawozo et chen mechan qui se battent pour le contrôle de territoires au niveau de la plaine du cul-de-sac, le Premier ministre haïtien a tout bonnement choisi de ne pas piper mot sur la situation des victimes, voire annoncer des mesures visant à redresser la barque.

D’ailleurs pour ne pas avoir affaire aux questions des journalistes sur les vrais problèmes du pays, Ariel Henry a opté pour un point de presse, là où les questions des   journalistes sont, ipso facto bannies par le protocole, au lieu d’une conférence de presse beaucoup plus ouverte.

Et pour éviter toute violation du protocole, le bureau de communication de la primature avait mentionné dans la lettre d’invitation, que seuls les médias ayant reçu l’invitation pouvaient prendre part à ce point de presse.

Ainsi, le chef du gouvernement n’avait pas à se faire des soucis pour répondre à des questions   sur la situation du pays, comme si ne pas parler de la maladie était synonyme de guérison.

Samuel Celiné