Et la CARICOM risque de rentrer bredouille

Et la CARICOM risque de rentrer bredouille

La mission menée par les Eminentes Personnalités de la CARICOM, cherchant à accorder les violons entre les acteurs de la politiques haïtiennes sur la meilleure formule a adopter pour sortir le pays de la crise, risque de faire chou blanc en Haïti.

En effet, après deux journées de rencontre, séparément, avec le pouvoir et les acteurs de l’opposition regroupés au sein de la Déclaration Conjointe de Kingston, les lignes peinent a bouger en dépit du fait que le pays se trouve sur une mauvaise pente avec l’avancée des gangs armés de plus en plus assoiffés de territoires.
Le premier à avoir jeté le pavé dans la mare est la Déclaration Conjointe de Kingston qui d’entrée de jeu, le mercredi 6 septembre, avait réclamé que la possibilité d’une démission du Premier ministre Ariel Henry soit mise sur la table des discutions.

L’un des membres de cette structure, Himler Rebu a mis en exergue la faiblesse de la gouvernance du Premier ministre Ariel Henry et son incapacité à gérer la crise sécuritaire qui sévit dans le pays pour justifier cette position.

« J’ai demandé aux Eminentes Personnalités de la CARICOM si dans leurs pays respectifs, un Premier ministre peut rester au pouvoir quand il fait preuve de nonchalance totale après un massacre ayant fait plus de 200 morts dans un quartier ? Est-ce que dans vos pays, un Premier ministre peut continuer à diriger quand il ne trouve pas la solution face aux gangs armés qui prennent le contrôle du Palais de Justice ? », Lance Himler Rebu qui participait à une émission sur les ondes de Radio Magik9.

Cette proposition très mal vue par les proches du pouvoir remet les acteurs sur la corde raide.
Jorchemy Jean Baptiste, membre du Mouvement National pour la Transparence « Toutouni », signataire de l’Accord du 21 décembre dénonce « une radicalisation » des groupes de l’opposition qui osent demander la mise à l’écart d’un acteur alors qu’ils sont en pleine processus de négociation.

« Aucun acteur à lui seul, ne peut résoudre la crise puisque nous sommes tous des parties prenant. Exiger la mise à l’écart d’un acteur, c’est mettre un point de rupture dans les négociations », rappelle Jorchemy Jean Baptiste, soulignant que les tenants de l’Accord du 21 décembre sont encore ouverts à un compromis en ouvrant le HCT et le gouvernement aux membres de l’opposition qu’il invite à privilégier l’intérêt du pays.

Si les acteurs ne ramollissent pas leurs positions, cette troisième tentative risque d’être une mission mort-née pour la CARICOM qui ne parvient pas à ouvrir les yeux des politiciens d’Haïti sur la nécessité de sauver leur propre pays du chaos.

Samuel Celiné