Examens

Les bacheliers haïtiens pris en sandwich entre le gouvernement et les syndicats du transport en commun

24 heures après la conférence de presse tenue par des syndicalistes du secteur du transport en commun, annonçant 3 journées de grève dans le pays, au début de la semaine prochaine, pour contraindre le gouvernement à baisser de 40% les prix du carburant sur le marché local, le ministre de l’Education nationale et de la formation professionnelle, Nesmy Manigat s’élance dans la presse à son tour, ce mercredi 26 juillet 2023, pour appeler à une trêve.

Si ce ministre du gouvernement qui n’avait pas pipé mot sur l’ultimatum de 72 heures, lancé, la semaine dernière par ces mêmes syndicalistes, se réveille d’un coup de l’inertie du gouvernement, c’est que les dates du 31 juillet, 1er et 2 aout choisies pour la grève, coïncident avec le déroulement des examens du baccalauréat cette année.

Pour Nesmy Manigat, il n’y a pas d’autres alternatives: pour faciliter la circulation des élèves, les initiateurs de la grève, qui sont eux aussi, « des pères de familles » doivent penser à observer une trêve pour permettre aux élèves de prendre part aux examens officiels. Sans jamais parler des prix du carburant, le ministre estime que ces syndicalistes pourront bien renvoyer « leurs revendications » pour une date ultérieure.

Avec cette sortie, le ministre Nesmy Manigat n’a fait que noyer le petit poisson, souligne le syndicaliste Jacques Anderson Desroches, contacté par Radio graphie.

Rappelant que le gouvernement a violé la loi en n’opérant qu’une baisse de 1.7% sur le pétrole qui chute de 40% sur le marché international, Jacques Anderson Desroches, se basant sur le décret du 9 mai 1995, rappelle que le mieux, pour le ministre de l’Education nationale, s’il tient vraiment à la réussite des examens officiels, serait de convaincre ses collègues du gouvernement à appliquer la loi en ce qui concerne les prix du carburant.
« Les examens seront organisés par l’Etat et le prix du carburant sera fixé par l’Etat. Au gouvernement de décider de garder l’équilibre », rappelle Jacques Anderson Desroches tout comme son camarade Dumé Sonson.

Au grand dam des bacheliers, sur cette corde raide, le ministre Nesmy Manigat souligne que le MENFP est incapable de renvoyer les examens officiels et les syndicalistes contactés estiment que les examens sont loin d’être périssables.



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