Violence des gangs armés : Le gouvernement décrète un couvre-feu

Violence des gangs armés : Le gouvernement décrète un couvre-feu

Devant la violence dont font montre, depuis le jeudi 29 février dernier, les gangs armés opérant dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, le gouvernement haïtien sort de son mutisme et annonce un couvre-feu de 72 heures renouvelable à partir du dimanche 3 mars 2024.

Dans un communiqué publié dans la soirée du dimanche, le gouvernement avise qu’en « raison de la dégradation sécuritaire, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, caractérisée par des actes criminels de plus en plus violents perpétrés par les gangs armés, provoquant des déplacements massifs de population et consistant notamment en des enlèvements et assassinats de paisibles citoyens, des violences exercées sur des femmes et des enfants, des saccages et vols de biens publics et privés ;

Tenant compte des attaques perpétrées dans la nuit du 2 mars 2024 par des bandes armées contre les deux plus grands centres pénitentiaires du pays, soit à la Capitale et à la Croix des Bouquets, causant des morts et des blessés dans les rangs de la Police et du personnel pénitentiaire, l’évasion de prisonniers dangereux et la vandalisation de ces lieux ;

Considérant que ces actions sont contraires aux lois, constituent des actes de désobéissance aux forces de l’ordre et mettent en péril la sécurité nationale ;

Le Gouvernement de la République, se référant à l’arrêté du 3 mars 2024 déclarant l’Etat d’urgence sur toute l’étendue du département de l’ouest pour une période de soixante-douze heures renouvelable, et afin de rétablir l’ordre et de prendre les mesures appropriées aux fins de reprendre le contrôle de la situation, décrète un couvre-feu sur tout ce territoire entre six heures du soir et cinq heures du matin les lundi 4, mardi 5, mercredi 6 et ce dimanche 3 mars 2024 de huit heures du soir à cinq heures du matin ».

Selon le communiqué signé par le ministre de l’économie et de finances, Michel Patrick Boisvert, sous son chapeau de Premier ministre a i, cette mesure ne s’applique pas aux agents de la force publique en service, aux pompiers, ambulanciers, aux personnels de santé et journalistes dûment identifiés.

En conséquence, les forces de l’ordre ont reçu l’ordre d’user de tous les moyens légaux à leur disposition en vue de faire respecter le couvre-feu et d’appréhender tous les contrevenants.

Samuel Celiné