Centre Commercial Moderne de Tabarre : Un bon exemple de solidarité entre Haïtiens

Centre Commercial Moderne de Tabarre : Un bon exemple de solidarité entre Haïtiens

Situé à Tabarre 36, non-loin de Carrefour Fleuriot à Tabarre, le Centre Commerciale Moderne de Tabarre se veut un grand exemple de solidarité entre citoyens haïtiens souhaitant changer leur condition de vie.

C’est à partir du constat de l’abandon du centre-ville de Port-au-Prince par les autorités de l’État depuis le séisme de 2010, que l’idée de s’éloigner de cet espace commercial, commence à germer dans l’esprit des commerçants, indique Ilestin Jean Robert, le secrétaire général du comité qui gère le Centre Commercial aujourd’hui.

Déjà réunis au sein de l’Association des Commerçants du Secteur Informel (ACSI), les commerçants des marchés « Du port » et « Hyppolite » ont décidé d’investir ensemble dans l’idée d’Ilestin Jean Robert qui proposa de démarrer la construction d’un Centre Commercial moderne à Tabarre, à partir d’un lopin de terre qu’il possède dans la commune.

Lancé en novembre 2019, cet espace qui s’étend sur 2.5 carreaux de terre à Tabarre, regroupe déjà 800 « shops » sur les 1000 prévus par ce projet naquit dans l’environnement insalubre et d’insécurité du centre-ville de Port-au-Prince.

Selon Ilestin Jean Robert, outre les magasins de vêtements, le Centre commercial héberge aujourd’hui, une banque commerciale, des maisons de transfert et un centre de santé.

Autres victoires

Une fois réunis dans cet espace, loin des maux du centre-ville de Port-au-Prince, le Comité du Centre Commercial Moderne de Tabarre a mis le cap vers la défense des intérêts communs des commerçants en créant en janvier 2023, la Chambre de Commerce Haïtiano-Panaméenne.

Selon le président du Centre Commercial de Tabarre, Jonas Vincent, jusqu’en 2012, cette catégorie de marchands haïtiens faisaient du commerce directement avec le Panama au niveau de l’Amérique Central.

Cependant, à cause de multiples problèmes liés fort souvent à l’immigration, les vols de la compagnie COPA qui assurait le trajet, ont été suspendus. Depuis lors, les commerçants haïtiens ont été contraints d’importer des vêtements depuis la Chine ou de la République Dominicaine voisine.

Importer des habits depuis la Chine, s’avérait être un véritable casse-tête pour ces commerçant, souligne Jonas Vincent qui met l’accent sur le temps pris pour la livraison des commandes aux commerçants qui ont souvent affaires avec des banques commerciales.

À cela, ajoute Ilestin Jean Robert, le problème de proximité entre Haïti et la Chine ne favorisait pas le voyage à tous les commerçants.

Pour finir avec cette pratique et mettre la balance de leur côté, le Comité du Centre Commercial de Tabarre a réussi, après maintes négociations avec les autorités panaméennes, à créer la Chambre de Commerce Haïtiano-Panaméenne en janvier 2023.

Selon Ilestin Jean Robert, le 15 janvier 2023, un vol avec des commerçants haïtiens à son bord, a relié directement Haïti et le Panama pour sceller la reprise des activités commerciales.

Aujourd’hui, le Comité du Centre Commercial Moderne de Tabarre se plaint des frais de douanes, jugés de taille à anéantir les progrès déjà réalisés.

Selon Jonas Vincent, les autorités douanières refusent de faire la différence entre les produits originaux et ceux importés depuis le Panama.

« En prélevant le même taxe sur tous les produits de la marque X par exemple, les vendeurs des produits non originaux comme nous, sont largement déficitaires puisque les produits du Panama se vendent à des prix bien dérisoires par rapport aux produits originaux », souligne Jonas Vincent.

Et l’insécurité alors

En Haïti, l’insécurité grandissante n’épargne aucune zone.
Les anciens quartiers aisés des hauteurs de Pétion-ville, par exemple, sont devenus, pour la plupart, les bastions de gangs armés.

La commune de Tabarre non-plus, choisi pour implanter le Centre Commercial, par peur de l’insécurité qui bat son plein au centre-ville de Port-au-Prince, se trouve elle aussi, entourée par des groupes armés qui s’affrontent.

Face à cette situation inquiétante, le président du Centre Commercial de Tabarre, Jonas Vincent, souligne que des mesures ont été prises de concert avec les autorités policières de la commune, en vue de garantir un minimum de sécurité dans les parages de cet investissement.

Selon Ilestin Jean Robert, le Comité du Centre Commercial Moderne de Tabarre est en train de finaliser un bâtiment qu’il compte offrir aux autorités policières afin de loger un Sous-Commissariat dans cet espace.

Samuel Celiné
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